Revenus LMNP : Quels sont les critères pris en compte ?

Un plafond fixé à 23 000 euros ou 50 % des revenus du foyer : voilà ce qui trace la frontière pour accéder au régime du loueur en meublé non professionnel. À la différence d’autres modèles de location meublée, ici, l’inscription au Registre du Commerce ne figure jamais parmi les obligations. L’administration fiscale, elle, veille au grain et vérifie chaque année que chaque critère est respecté pour accorder ou maintenir le statut, ainsi que les avantages qui l’accompagnent.

Pour bénéficier du régime LMNP, il ne suffit pas de louer un logement déjà prêt à accueillir un locataire. Il faut répondre à des règles précises : l’activité doit rester à titre non professionnel et le logement doit permettre une installation immédiate, sans achats supplémentaires. Chaque année, l’administration contrôle le respect de ces exigences, conditionnant ainsi le maintien du statut et des avantages qui en découlent.

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Le statut LMNP en bref : à qui s’adresse-t-il et pourquoi le choisir ?

Le statut LMNP a été conçu pour les particuliers qui souhaitent investir dans la location meublée sans pour autant changer de catégorie fiscale et passer dans le camp des professionnels. Ici, le loueur meublé non professionnel ne cherche pas à faire de la location son activité principale : il s’agit d’un outil de diversification patrimoniale, accessible à un large public.

En pratique, le statut loueur meublé séduit ceux qui veulent compléter leurs revenus locatifs grâce à l’immobilier, sans la complexité administrative du professionnel. Pour que le bail soit reconnu comme meublé, le bien doit proposer tout le nécessaire pour permettre au locataire d’emménager sans délai. Côté fiscalité, le choix s’offre entre le micro-BIC et le régime réel. L’un propose un abattement forfaitaire, l’autre permet d’amortir le bien et de déduire les charges, offrant ainsi plusieurs leviers pour optimiser la rentabilité.

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Voici les principales situations concernées :

  • Le statut LMNP peut s’appliquer aussi bien à des appartements urbains qu’à des résidences étudiantes, seniors ou de services.
  • Il se distingue du LMP (loueur en meublé professionnel) grâce à ses plafonds de revenus distincts et à une fiscalité adaptée aux revenus locatifs perçus.

La fiscalité constitue l’un des grands atouts du LMNP. Les loyers encaissés sont taxés dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC). Selon le cas, vous optez pour le micro-BIC (abattement de 50 %) ou le régime réel (déduction des charges et amortissement du bien). Cette souplesse attire de nombreux investisseurs, désireux de conjuguer rendement et simplicité, loin de l’engagement du statut professionnel.

Quels critères d’éligibilité pour devenir loueur en meublé non professionnel ?

Pour accéder au statut de loueur en meublé non professionnel, la réglementation ne laisse aucune place à l’improvisation. Première condition : l’activité doit rester non professionnelle, ce qui signifie que l’ensemble des recettes locatives annuelles du foyer ne doit pas dépasser 23 000 euros. Autre point de vigilance : ces recettes doivent rester inférieures à la somme de tous les autres revenus d’activité du foyer. Si vous dépassez ces seuils, le régime bascule automatiquement en meublé professionnel.

Le logement loué doit répondre à la définition stricte du meublé : permettre au locataire de s’installer immédiatement avec ses effets personnels. Cela implique une liste d’équipements obligatoires : literie, plaques de cuisson, réfrigérateur, vaisselle, meubles de rangement, etc. Être classé meublé de tourisme modifie certains paramètres fiscaux mais n’impacte pas l’accès au régime LMNP.

La déclaration des revenus issus de la location meublée doit se faire dans la catégorie des BIC. Si vos recettes restent sous les 77 700 euros annuels, le régime micro-BIC s’applique. Dans le cas contraire, le régime réel devient la règle, avec ses propres modalités de déduction et d’amortissement.

Récapitulatif des conditions à remplir :

  • Recettes annuelles inférieures à 23 000 euros et à la somme des autres revenus du foyer : condition impérative.
  • Bail rédigé pour une location meublée, respect strict de la liste réglementaire d’ameublement.
  • Inscription obligatoire auprès du greffe du tribunal de commerce (formulaire P0i) pour obtenir un numéro SIRET.

Plafonds de revenus, fiscalité et démarches administratives : ce qu’il faut vraiment savoir

Le régime de loueur en meublé non professionnel combine souplesse et exigences. Pour en bénéficier, il faut impérativement respecter les plafonds de revenus : 23 000 euros par an ou moins que l’ensemble des autres revenus d’activité du foyer. Dépasser l’un de ces seuils et la fiscalité change du tout au tout. Surveillez ce cumul, il conditionne l’ensemble du régime fiscal applicable.

Deux options fiscales s’offrent à vous. Pour les bailleurs dont les recettes restent sous le seuil de 77 700 euros par an, le micro-BIC permet de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers perçus : la gestion est simplifiée, la déclaration allégée, mais la déduction des charges réelles est réduite au minimum. Si vous dépassez ce seuil, le régime réel s’impose : vous pouvez alors amortir le bien, déduire les frais d’entretien, les intérêts d’emprunt et optimiser votre fiscalité sur la durée.

Côté formalités, tout commence par l’enregistrement auprès du greffe du tribunal de commerce via le formulaire P0i, l’attribution d’un numéro SIRET et l’affiliation aux BIC pour la déclaration des revenus. Cette étape est incontournable, même si vous ne louez qu’un seul bien meublé. La CFE (cotisation foncière des entreprises) est généralement due, sauf exceptions très ciblées. Quant à la TVA, elle ne concerne que certaines locations para-hôtelières. Enfin, l’IFI peut s’appliquer si votre patrimoine immobilier atteint le seuil légal.

Pour résumer les points de vigilance :

  • Plafonds de recettes : 23 000 euros annuels ou moins que les autres revenus du foyer
  • Micro-BIC : abattement de 50 % jusqu’à 77 700 euros de recettes
  • Régime réel : possibilité de déduire charges et amortissements
  • Immatriculation obligatoire et déclaration des revenus dans la catégorie BIC

Aller plus loin : ressources et conseils pour sécuriser votre projet LMNP

Pour performer en location meublée non professionnelle, trois réflexes s’imposent : anticiper, contrôler, comparer. Les avantages fiscaux du LMNP sont réels, mais chaque option fiscale impose sa propre rigueur. Le régime réel permet une déduction quasi exhaustive des charges, l’amortissement du bien et du mobilier, à condition de garder une comptabilité irréprochable, c’est la clé pour garantir la pérennité de vos optimisations.

L’année 2025 n’est pas à l’abri de nouveaux ajustements législatifs. Pour éviter toute mauvaise surprise, appuyez-vous sur un CGA (centre de gestion agréé) : vous y trouverez expertise et sécurité pour vos déclarations. Pensez aussi à l’assurance PNO (propriétaire non occupant), souvent requise par les banques lors de l’acquisition.

Pour vous guider dans vos démarches :

  • Consultez systématiquement les textes officiels et notices de l’administration fiscale à chaque évolution du régime.
  • Sollicitez les conseils de professionnels : expert-comptable, notaire, gestionnaire de patrimoine selon les enjeux de votre projet.
  • Comparez les dispositifs, du Censi-Bouvard à la SCI en passant par le Denormandie, en fonction de la nature et de la localisation de votre bien.

Le service en ligne des impôts met à disposition des outils de simulation et accompagne la déclaration des revenus, qu’il s’agisse du micro-BIC ou du régime réel. Selon le type de location, un bail en résidence de services peut permettre la récupération de la TVA, à condition de respecter des critères stricts. Quant à la CFE, elle reste due même pour une location meublée de courte durée, ne la négligez pas.

La législation bouge, le marché aussi. Pour protéger votre projet LMNP, misez sur la veille, l’accompagnement personnalisé et l’analyse chiffrée. Les recettes toutes faites ne suffisent pas : seul un suivi attentif vous permettra d’avancer sans faux pas.

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