Bascule en LMNP : tout ce qu’il faut savoir pour passer au statut LMNP en France

Un propriétaire bailleur peut basculer en LMNP sans démarche particulière si ses revenus de location meublée restent inférieurs à 23 000 euros par an ou constituent moins de 50 % de ses revenus professionnels. Pourtant, une déclaration tardive ou une erreur dans le choix du régime fiscal entraîne souvent des redressements inattendus.

Le statut LMNP n’interdit pas de cumuler plusieurs biens, ni de passer, sous conditions, au statut LMP après modification de la situation professionnelle ou patrimoniale. La fiscalité évolue selon le régime choisi : micro-BIC, réel simplifié, ou passage à la TVA dans certains cas précis.

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lmnp en 2025 : à quoi s’attendre pour les propriétaires bailleurs ?

Le statut lmnp demeure la pierre angulaire de l’immobilier locatif pour les investisseurs qui recherchent stabilité et rendement. En 2025, le cadre légal ne vacille pas, même si la question de l’encadrement des meublés refait surface, portée par la pression dans les grandes villes et sur le littoral. Les regards se tournent vers la loi de finances 2025 : le gouvernement pourrait bien retoucher les seuils ou l’abattement du régime micro-BIC pour coller à la réalité du marché.

Rien n’est gravé dans le marbre : plusieurs élus réclament un serrage de vis sur la location meublée de courte durée, perçue comme responsable de la raréfaction des logements classiques. En revanche, la location meublée classique, avec un bail d’un an renouvelable, garde ses atouts et sa légitimité. Les bailleurs qui misent sur les résidences de services, résidences étudiantes, seniors, profitent toujours d’une gestion déléguée, mais doivent surveiller la disparition annoncée du dispositif Censi-Bouvard, dont le sursis n’a pas été accordé.

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Face à ces évolutions, voici trois points de vigilance à garder en tête pour 2025 :

  • Renforcement des contrôles sur la conformité des baux meublés : chaque bail devra prouver la présence des diagnostics, des équipements obligatoires et du respect des surfaces minimales.
  • Possibilité d’un nouveau tour de vis fiscal sur les plus-values à la revente d’un bien immobilier en lmnp.
  • Nécessité d’adapter la gestion, surtout pour ceux qui investissent en zone tendue.

L’avenir se joue aussi à l’Assemblée nationale, où la loi Le Meur cristallise attentes et inquiétudes. L’objectif : éviter une explosion des loyers sans décourager l’investissement des particuliers. Les arbitrages à venir seront déterminants pour tous les acteurs de la location meublée, bailleurs comme investisseurs.

quelles sont les conditions pour obtenir ou conserver le statut lmnp ?

Le statut lmnp n’est pas accordé à la légère : il répond à des critères stricts. Avant tout, il faut proposer un bien immobilier meublé. Pas question d’ameublement sommaire : la liste, fixée par le décret du 31 juillet 2015, impose literie, équipements de cuisine, réfrigérateur, vaisselle, matériel d’entretien… Le locataire doit pouvoir s’installer et vivre sans délai.

Autre règle : le bailleur doit rester loueur en meublé non professionnel. Cela implique de surveiller deux seuils : les revenus locatifs issus de la location meublée ne doivent pas dépasser 23 000 euros annuels, ni représenter plus de la moitié des revenus globaux du foyer fiscal. Dépasser l’un ou l’autre vous fait basculer d’office en LMP, avec à la clé un régime fiscal et social radicalement différent.

Côté démarches, le formalisme reste contenu mais non négociable. L’enregistrement de l’activité auprès du greffe du tribunal de commerce via le formulaire P0i est indispensable pour obtenir un numéro SIRET. Ce dernier vous suit tout au long de votre activité de location meublée. Le bailleur doit ensuite déclarer ses revenus en fonction du régime adopté : micro-BIC ou régime réel.

N’ignorez pas le diagnostic de performance énergétique obligatoire, ni la déclaration à la cfe (cotisation foncière des entreprises). Même si la plupart des particuliers règlent une somme symbolique, ces obligations évitent bien des mauvaises surprises en cas de contrôle.

la fiscalité du lmnp : zoom sur les régimes et les nouveautés à connaître

Le statut lmnp séduit avant tout pour sa fiscalité modulable. Deux régimes existent : micro-BIC et régime réel. Le micro-BIC, réservé aux revenus locatifs inférieurs à 77 700 euros, applique un abattement automatique de 50%. Simple et efficace, mais il ne permet aucune déduction des charges réelles : ceux qui ont investi dans des travaux ou supportent des coûts élevés y trouvent parfois moins leur compte.

Le régime réel, lui, permet de déduire toutes les dépenses liées à la location meublée : intérêts d’emprunt, gestion, taxe foncière, assurances et surtout amortissement du bien et du mobilier. Utilisé à bon escient, ce levier peut neutraliser la base imposable pendant plusieurs années. Pour en profiter, il suffit d’opter pour ce régime lors de la déclaration, mais attention : ce choix engage pour au moins deux ans.

nouvelles mesures 2025 : ce qui change

Le projet de loi de finances 2025 prévoit de resserrer les règles dans les zones tendues et de mieux encadrer l’utilisation de l’amortissement. Les locations de courte durée, type Airbnb, sont dans le viseur. Certains abattements ou exonérations pourraient être révisés, notamment pour les catégories de biens les plus prisées. Par ailleurs, la fin du Censi-Bouvard pour les acquisitions postérieures à 2024 ferme la porte à la réduction d’impôt sur les résidences de services : les nouveaux venus devront miser sur le duo régime réel / amortissement pour alléger leur facture fiscale.

Pour s’y retrouver, la déclaration des revenus s’effectue via le formulaire 2042 C PRO pour le micro-BIC, ou via le couple 2031/2033 pour le régime réel. La CFE (cotisation foncière des entreprises), quant à elle, ne disparaît pas pour les particuliers. Plus que jamais, anticiper et se faire accompagner par un spécialiste devient un choix gagnant à l’heure où la fiscalité se densifie.

bilan immobilier

passer de lmnp à lmp ou à un autre statut : ce qu’il faut anticiper

Changer de statut lmnp pour devenir loueur meublé professionnel, c’est franchir un cap. Ce passage s’active dès lors que les revenus locatifs dépassent 23 000 euros ET forment la majorité des revenus d’activité du foyer fiscal. Ce seuil franchi, de nouvelles règles s’appliquent : assujettissement aux cotisations sociales, modification du régime d’imposition des plus-values, et obligation d’inscription au registre du commerce et des sociétés (rcs).

Ce glissement n’est jamais anodin. Les déficits bic deviennent imputables sur l’ensemble du revenu imposable, mais la protection sociale change de visage : bienvenue aux charges sociales, qui se substituent aux prélèvements sociaux habituels. L’administration s’alourdit, la gestion se complexifie.

Pour ceux qui envisagent de revenir à la location nue ou de tenter un investissement Pinel, la transition implique d’adopter une méthodologie rigoureuse. Le passage au régime foncier signe la fin de l’amortissement, mais ouvre la voie au déficit foncier en cas de travaux conséquents. Ce choix doit reposer sur une analyse détaillée de la situation patrimoniale, des attentes de rendement et du profil fiscal.

Voici, en synthèse, les différences majeures à garder à l’esprit avant de franchir le pas :

  • lmnp : amortissement, micro-BIC ou réel, fiscalité allégée
  • lmp : cotisations sociales, plus-value professionnelle, imputation des déficits sur le revenu global
  • location nue : régime foncier, déficit foncier, absence d’amortissement

Chaque parcours demande un ajustement précis : choix du statut, sélection du régime fiscal, réflexion patrimoniale, articulation avec d’autres dispositifs d’investissement locatif. On ne change pas de cap sans préparation ; il faut viser juste, sous peine de voir l’avantage se dissiper aussi vite qu’il est venu.